Le GR30 – J4 – De Murol à Besse-et-Sainte-Anastaise

Les photos du billet de J3 sont bien publiées en bas de l’article précédent !

Nous allons à Besse-et-Sainte-Anastaise « seulement » aujourd’hui, à 18 km, car les hôtels du lac de Pavin et de Compains sont déjà plein – merci au maître d’hôtel (des Pins) qui nous a incités à appeler hier soir…

Nous prenons un petit-déjeuner dans le salon chic. Une grande fresque annonce « bien chasser, bien manger, bien boire chasse soucis, tourments et peines ». Nous partons encore à 9h, avec un gant de toilette et un T-shirt en cours de séchage sur les sacs de Mathilde et Michaël respectivement. Deux chats nous souhaitent bonne chance.

Nous passons par le centre de Murol pour acheter nos repas-saladières de ce midi et demain midi. Nous sommes de retour sur le début du GR30 à 9h20 et Michaël se rend compte que le GPS nous a mal localisés (il a inventé un parcours de 2,4 km supplémentaire avant notre départ… c’est corrigé manuellement sur le smartphone, en attendant éventuellement mieux sur un ordinateur au retour… Quand je vous disais qu’il n’y avait pas de réseau et que je ne pouvais pas mettre en ligne les photos hier soir, ça n’était pas juste par flemmardise !)

Nous commençons comme à chaque fois par une montée, puis une redescente progressive jusqu’au lac de Chambon. Sur ces premiers kilomètres, nous croisons les 6 premiers ultra-traileurs de la Traversée de la Vallée Verte (43 km).

Avant d’arriver au lac Chambon, nous passons près des vestiges du Château de Varennes vers 10h30. Après avoir fini le tour du lac (sportif et animé), nous faisons une courte pause de 15 minutes. Mathilde retire ses chaussures ; Michaël se contente ici de les desserrer.

Retirer les lacets c’est un peu comme être en pantoufles (des pantoufles lestées de plomb certes, mais des pantoufles quand même). C’est d’ailleurs vraiment le seul élément utile du GR20 que nous avons oublié de prendre : des chaussures légères pour le soir ! C’est un peu pénible de remettre nos godillots pour descendre au restaurant… A l’inverse, nous avons aussi des choses que nous trimballons pour rien pour l’instant : 2 sacs de couchage, 2 serviettes pliables, un sifflet, un couteau et une lampe frontale. Néanmoins nous savons tous que dans un récit, tout ce qui est cité servira à un moment ou un autre (le principe du fusil de Tchekhov) et nous sommes donc impatients de devoir finir une étape « à la frontale »… comme au bon vieux temps !

Après le tour du lac de Chambon et la pause donc, nous entamons la montée la plus raide depuis le début du GR30, du ruisseau de Courbanges jusqu’à la ville. Il y a plein de tables de camping mais elles sont toutes dans des jardins privés ou des gîtes, avec des écriteaux clairs sur ce caractère non public… Nous prenons donc notre repas sur des gros cailloux peu confortables, en compagnie d’un chien qui repart avec quelques morceaux de thon. Une pause non reposante…

Entre la saladière et la compote, Michaël part explorer en direction de la cascade du Cheix, annoncée à 500 m, mais en réalité cachée à 650 m environ, en descendant un chemin non indiqué sur le bas-côté d’une départementale… C’est dommage que le GR30 ne fasse pas une boucle par ici, parce que c’est un très joli site (bon, j’avoue, j’aime beaucoup les cascades). Y aller sans sac ni bâton permet de se sentir bien plus léger et de permettre de trottiner.

Nous repartons à 14h15 en direction de l’hôtel La Gazelle de Besse (nous avons décidé à la fin du repas que nous irions à celui-ci après avoir vu sur internet qu’il y avait une piscine avec un spa, soit exactement toutes les revendications de nos pieds). Nous faisons une dernière pause à Leylavaux où nous attirons cette fois un chat très câlin, qui nous suit jusqu’à la sortie du hameau. Cette étape, nous aurons croisé 3 chats et 1 chien : nous n’avons pour l’instant pas croisé autant de randonneurs du GR30 sur notre route depuis le début !

Nous marchons ensuite une petite heure, surplombant puis traversant Besse-et-Sainte-Anastaide, une jolie ville médiévale, animée (festival musique et livre aujourd’hui), avec un beau ruisseau, des commerces originaux sur la place où nous retournerons ce soir, et un magnifique beffroi sous lequel nous pouvons passer.

C’est donc une petite étape qui s’achève aujourd’hui… Nous massons nos pieds, talons, chevilles, mollets, cuisses et genoux dans le jaccuzzi de la piscine, pendant près d’une heure. Le luxe est à son paroxysme sur ce GR.

Mais l’étape de demain promet de nous rappeler que nous ne sommes pas là pour nous amuser. Enfin si… mais pas que.

Aïe.

Au total, nous randonnons de 8h56 à 16h42 (7h46). Nous sommes à 90 km effectués et 108 restants en 4 jours. Selon le guide, 18,5 km en 4h40 (mais il y a 1,3 km pour la cascade de Cheix, 500 m dans Murol, 500 m pour l’hôtel La Gazelle… et 2 km mystère).

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Le GR30 – J3 – D’Aydat à Murol

Comme tous les matins, nous nous levons vers 7h45 pour prendre notre petit-déjeuner puis la route vers 9h.

Les nuages ont laissé place à un beau ciel bleu ensoleillé, qui devrait rester ainsi jusqu’à mercredi, avec un thermomètre gagnant 6°C (16 à 22°C). Les cloques sont encore là, mais nous pouvons changer pour des chaussettes sèches le matin cette fois. Le plaisir d’enfiler des chaussettes propres et sèches ne se vit que sur un GR (enfin, pour nous mais j’imagine que vous êtes concernés également par ces questions d’hygiène).

Nous quittons Sauteyrat (commune d’Aydat) pour rejoindre Poudure et le GR30 : 1,75 km « pour rien », snif ! Nous recommençons donc le GR à 9h25…

Contrairement à notre « sortie de GR » hier, Mathilde nous évite plusieurs erreurs de parcours : entre Phialeix et Le Mas le matin (une bifurcation cachée sur un petit chemin plein de ronces, qui ne semble pas souvent parcouru), une autre en faisant le tour du Puy d’Olloix en début d’après-midi (un virage à droite à ne pas rater).

Nous faisons plus de pauses le matin :

  • une première à 10h45 (Le Mas) où nous enlevons déjà nos chaussures et chaussettes,
  • une deuxième vers 11h40 (la Grotte, près de Cournols), près d’un dolmen néolithique, parfait quand on souhaite réaliser un rituel druidique,
  • une troisième à 13h (Olloix, 227 habitants, mais la 4G quand même), pour manger nos traditionnelles saladières, sur une table en bois, les pieds chatouillés par l’herbe éventée (et c’est aussi le retour de la sempiternelle question : « qui s’est dit que des toilettes publiques à la turque serait une meilleure idée qu’une simple cuvette classique ? » et son corollaire : « cette personne pousse-t-elle son amour du confort jusqu’à manger sa soupe par le nez ou se limite-t-elle à dormir de temps à autre sur une planche de cailloux ? »)

Outre le Dolmen, nous traversons également le village fantôme de Riberolles (0 habitant depuis 1891) : c’était une matinée spiritisme en fait. Juste avant, nous avions une descente un peu raide (on peut la visualiser sur le tracé ci-dessous d’ailleurs) : même s’il était un peu inattendu sur ce GR30, ça n’en restait pas moins un passage qui aurait été considéré « normal-facile » sur le GR20… Aucune difficulté technique majeure pour l’instant d’ailleurs sur le GR30, si ce n’est la longueur de chaque étape.

Nous repartons vers 13h50 en direction de Saint-Nectaire (9 km) voire Murol (14,5 km), selon notre motivation pédestre.

Nous voyons brièvement un chevreuil après le Puy d’Olloix – le premier animal sauvage croisé (nous exceptés). Nous faisons une pause de 20 minutes à Fonchaude (15h20), ce qui est l’occasion de reposer un peu les pieds et ainsi démasquer d’autres douleurs : les premiers coups de soleil, et les piqûres d’insectes. A priori, vu le nombre de dons du sang effectué, Michaël devrait bientôt recevoir son diplôme et une médaille de la Guilde des Moustiques d’Auvergne.

Un peu plus loin, sur le plateau de Fargues, nous traversons des petits nuages de papillons. Nous avons un joli panorama sur Saint-Nectaire (comme le fromage qui vient de là), le château de Murol, et au loin le Puy de Sancy.

Notre dernière pause de l’après-midi est à Saint-Nectaire justement, de 16h50 à 17h30, le temps de commander dans un bar 33 cl de boissons rouges, gazeuses et américaines dont nous tairons la marque, puisqu’il s’agit du principal concurrent de Pepsi, qui pourrait nous en vouloir.

Animé par une motivation exemplaire, Michaël laisse Mathilde au bar quelques minutes, le temps de faire un saut à l’église…

Finalement, nous finissons notre longue étape (près de 30 km) au pied du château de Murol, au charmant hôtel des Pins, vers 19h10. Nous avons fait 500 mètres hors GR30 pour rejoindre le centre de la ville de Murol – c’est déjà beaucoup pour nos cloques qui nous rappellent leur existence…

Le maître d’hôtel (et cuisinier) nous accueille par « vous êtes des marcheurs ? Non, évidemment, question bête… alors nous avons le menu marcheur : repas et boisson, chambre et petit-déj, ça vous intéresse ? » Le tout sur place, sur la terrasse encore ensoleillée, sans avoir à ressortir pour déambuler dans Murol en quête d’un autre restaurant… Je vous laisse imaginer notre réponse.

(En bleu ciel, les 2 premières étapes ; en rouge l’étape du jour ; en bleu foncé, ce qui nous attend ! Soit 71 km parcourus et 128 km restant…)

Au total, nous avons randonné de 8h58 à 19h11 (10h13). Selon le guide : 25 km en 6h50 (nous avons parcouru 1,75 km de plus pour rejoindre Poudure, quelques mètres en plus pour les pauses, la visite du dolmen ou de l’église ; le guide peut se tromper de 2-3 km s’il est basé sur les panneaux indicatifs parfois un peu approximatifs). Pour information, nous mettons ces chiffres pour les randonneurs qui pourraient tomber sur ce blog et souhaiteraient avoir une idée du parcours par des gens non ultra-trailers (capables de courir un semi-marathon voire un marathon en 4h30 environ avec de l’entraînement, sans faire d’autre sport).

En absence de wifi et de connexion 3G/4G correcte, le diaporama de (belles !) photos sera publié demain avec le billet de J4, désolé…

AJOUT DU 8 JUILLET : Le voici !

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